Carbon-blanc aura marqué la presse ces dernières semaines au travers d’une série d’articles, aux titres éloquents, parus dans Sud-ouest :
Le 30 mars Les taux fâchent. Les alliés communistes se sont abstenus.
Le 20 avril Abstention ? Plus de délégation
Le 25 avril Adjoint débarqué à Carbon-Blanc
Le 26 avril L’union de la gauche replâtrée en urgence
Le 29 avril Les élus jouent Feydeau
Quelle est l’origine de ces péripéties : Rien ? Une tempête dans un verre d’eau ? Un coup de sang ? Le besoin de montrer son hégémonie ? Un peu de tout cela ?
Examinons la chronologie des faits
Le 20 mars, dans le cadre de la préparation du conseil municipal du 28 mars, les communistes et leurs élus adoptent une position sur les rythmes scolaires. Ils la font connaitre par courriel à tous les acteurs locaux concernés par le sujet : élus, enseignants, parents notamment.
Cette initiative démocratique est un des motifs qui conduit le Maire à demander une rencontre aux communistes qui a lieu le jour-même en mairie. Au cours de l’entretien, le maire et la première adjointe insistent sur la nécessité de la cohésion et de la réussite de la réforme. Les communistes en conviennent mais insistent sur leur liberté d’expression. Rencontre courtoise et mesurée entre partenaires.
Le 28 mars, au conseil municipal, est présentée la délibération sur la réforme des rythmes scolaires proposant sa mise en place à la rentrée 2013. Les élus communistes suggèrent en argumentant que le report en 2014 serait une bonne chose mais leur suggestion n’est pas partagée. Ils s’abstiennent sur 2013, date qui est néanmoins voté. C’est la démocratie, qui consiste ensuite à appliquer la décision majoritaire. Jusque-là rien d’anormal. Les choses auraient pu en rester là
Sauf que le 15 Avril le maire informe l’adjoint communiste du retrait imminent de sa délégation d’adjoint et lui confirme par courrier, reçu le 18 avril, le retrait de sa délégation et annonce un prochain conseil municipal pour statuer sur son poste d’adjoint ; il confirme ce qu’il convient d’appeler une « punition » au motif de s’être abstenu sur la mise en place des rythmes scolaires dès 2013.
Le 18 avril, l’arrêté portant retrait de délégation est certifié exécutoire après remise à la préfecture, puis notifié au « sanctionné » le 22 avril.
Le 18 avril, le conseil municipal est convoqué pour le jeudi 24 avril à 18h avec à l’ordre du jour, le retrait de la délégation et sa répercussion sur le poste d’adjoint de l’élu communiste. Que voilà une décision rondement menée !
Le 24 avril, reçu à sa demande, celui qui est encore adjoint communiste souhaite être rétabli dans sa délégation issue de l’accord PC-PS de 2007.
Bien entendu, ces derniers jours ont conduit les communistes de Carbon-Blanc solidaires de leurs élus à suivre les évolutions et à prendre leurs dispositions : alerter leurs amis, la fédération Pcf Gironde qui contacte la fédération du PS, etc.
Une conférence de presse du PCF 33 est envisagée pour le vendredi 26 avril 16h30 devant la mairie de Carbon-blanc.
Le 25 avril sera la journée du rétropédalage dans l’urgence. Le maire, faisant état d’interventions diverses, propose, dans l’après-midi, le maintien du poste d’adjoint avec une délégation recomposée.
Le soir du 25 avril à 18h, se tient comme prévu le conseil municipal mais avec un ordre du jour bouleversé : plus de destitution du poste d’adjoint et modification du contenu des délégations. Bien entendu, les communistes et leurs élus, restés mobilisés toute la journée, sont au courant de la nouvelle donne. Ce n’est pas le cas pour tout le monde parmi les élus et les citoyens présents dans la salle qui découvrent le nouvel ordre du jour. Ça doit faire bizarre de voter le soir, le contraire de ce qu’on avait décidé le matin. A contrario, ça doit faire plaisir de constater qu’une injustice humaine et une faute politique n’ont pu aller à terme.
Comme l’a dit Jean-Luc FLIPO, qui reste adjoint communiste, dans son intervention au conseil municipal, le bon sens l’a emporté. Mais l’intention reste avec les séquelles d’une délégation amputée.
La situation devrait néanmoins s’en trouver apaisée
Même si elle crée des frustrés parmi ceux qui voulaient « punir » les mauvais sujets de la cour d’école.
Même si elle laisse de l’amertume à « ceux qu’on voulait punir » en leur infligeant une épreuve douloureuse et injuste.
Merci à tous ceux qui nous ont soutenus et témoignés leur indignation.
Comme le dit le titre de cet article, il y a vraiment plus urgent à faire à gauche que perdre son énergie à s’en prendre aux communistes qui osent avoir un avis différent et l’exprimer.
Oui, vraiment autre chose à faire, par exemple (liste non exhaustive)
Déclarer la guerre au chômage
Rejeter et combattre le projet de loi écrit par le Medef contre le code du travail
Prendre des mesures radicales contre la fraude et l’évasion fiscale
Se lancer à l’abordage des paradis fiscaux pour récupérer l’argent volé sur notre travail et qui manque aux salaires à la protection sociale et dans le budget de l’état
Refuser de payer les dettes illégitimes aux marchés financiers.
Se préparer à défendre le budget de la commune contre la volonté de l’état de poursuivre la réduction de la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales.
Michel Becerro - Carbon-Blanc le 29 avril 2013