Le mot est sur toutes les lèvres des ténors de l'UMP Copé, Fillon, Juppé, Raffarin, qui martélent, tels des porte-voix du Medef : « le vrai problème de l'économie française c'est le manque de compétitivité », « il faut un choc de compétitivité seul capable d'aiguillonner l'économie » etc.
Le gouvernement socialiste n'est pas en reste. Hollande, Ayrault, Moscovici « le gouvernement est décidé à affronter le défi de la compétitivité ». L'union Européenne fixe l'objectif de « devenir l'économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde ».
Certe, il y a une nuance entre droite et ps. Les premiers parlent de choc, mais pour les socialistes, choc c’est trop brutal, ils préférent pacte. C’est plus convivial.
Mais le fonds reste le même. Pour tous ces gens biens pensants formés aux mêmes écoles et tenus par la régle d’or du traité européen, sortir de cette crise déclenchée par les financiers et les banquiers ne passe pas par la remise en cause de ces prédateurs qui se sont accaparés tous les pouvoirs.
Pour eux, la solution est d'accroitre la « compétitivité »du marché en réduisant le cout du travail, de la protection sociale et des services publics. Il faut, selon eux, aller même au delà de la gestion des entreprises mais dorénavant les nations, les régions, les villes, doivent être « compétitives » et concentrer leurs énergies sur cet objectif prioritaire « la compétitivité » entre elles. C'est le nouvel étalon de la performance. Les agences de notation seront là pour dire qui est le bon élève et le mauvais qui sera puni même si cela conduit à des diagnostics complètement erronés auxquels les élus devront se conformer, ce que beaucoup ont déjà fait. A ce rythme-là, il n'y en a pas pour longtemps que nous soyons évalué et noté sur les degrés de notre compétitivité individuelle. Il est grand temps de remettre les choses à l'endroit.
Daniel Gondat. Carbon Blanc.